La conjoncture mondiale

[fre] La situation au printemps 1955 . La production alimentaire dans les pays du type occidental est en lent progrès ; il n'en est pas de même dans les régions sous- développées. Toutefois l'abondance des stocks, pour certains produits, devient préoccupante, et quelques pays, notamment les États- Unis, restreignent volontairement leurs cultures. . L'expansion de la production industrielle se poursuit à un rythme encore soutenu en Europe ; aux États- Unis, elle reprend après la récession de 1953-1954. Ce sont les fabrications de base et les biens durables, dans la période actuelle, qui se trouvent favorisés, et particulièrement la sidérurgie. Les stocks de houille sont en excès dans la communauté, tout particulièrement en France où, pourtant, il conviendrait que la consommation d'énergie fût plus forte. . Le niveau de l'emploi est très élevé et un goulot d'étranglement risque d'être prochainement ressenti à ce sujet dans certains pays, du moins dans quelques grandes branches. . Les salaires sont en hausse très légère ; quant aux prix, ils sont à peu près stables en moyenne ; par grands groupes, la baisse est sensible sur les principales productions alimentaires et les textiles, alors qu'une augmentation se fait sentir sur les non-ferreux. C'est ce double fait : expansion de la production, mais dans la stabilité des prix, qui est le trait le plus important de la conjoncture actuelle. . En ce qui concerne les relations économiques internationales, l'expansion du commerce mondial s'est poursuivie en 1954, mais j'équilibre des payements, pour l'ensemble des pays européens, est devenu moins favorable pendant la deuxième moitié de 1954. Les tensions inflationnistes, qui sont apparues principalement au Royaume-Uni et dans les pays nordiques, ont entraîné l'augmentation des importations et contribué à faire apparaître, dans les premiers mois de 1955, des difficultés en matière de payements internationaux. Un certain redressement de la situation est constaté à la suite des mesures (principalement hausses du taux de l'escompte) adoptées pour faire face à ces difficultés. Malgré les nombreuses discussions relatives au retour à la convertibilité, cette éventualité semble encore lointaine.