Multiple Exchange Rates: The Indonesian Experience (Taux de change multiples: l'expérience indonésienne) (Tipos de cambio múltiples: la experiencia de Indonesia)

L'Indonésie applique depuis de nombreuses années un régime très complexe de taux de change multiples. L'auteur décrit l'évolution du système, analyse ses dispositifs fondamentaux et s'efforce également d'en apprécier les éléments. L'expérience indonésienne ne vient pas à l'appui des raisons souvent invoquées en faveur des taux de change multiples dans un pays de production primaire; on dit en effet qu'ils pourraient permettre, mieux qu'une dévaluation pure et simple, de résoudre le problème de la balance des paiements tout en servant par ailleurs de moyen anti-inflationniste pour mobiliser le maximum de ressources fiscales. En Indonésie le régime de taux de change multiples a abouti à surévaluer les taux de change applicables aux exportations et aux importations. Cette situation eut des répercussions défavorables sur la production destinée à l'exportation, un montant important de devises s'est trouvé détourné vers le marché parallèle et enfin, les secteurs importation-exportation n'ont pas donné toutes les recettes publiques qu'ils auraient pu fournir. C'est à trois raisons que l'on attribue ce résultat: 1) un certain nombre des hypothèses fondamentales sur lesquelles s'appuient les défenseurs des taux de change multiples -- par exemple l'élasticité relativement réduite de l'offre en Indonésie et de la demande sur le marché mondial en ce qui concerne les produits d'exportation -- ne se sont pas appliquées à l'Indonésie; 2) l'économie a subi des modifications de structure qui ont amené à recourir davantage au contrôle immédiat de l'Etat et à sa participation directe à la production et aux échanges commerciaux, limitant de ce fait le rôle du mécanisme des prix et 3) certains caractères particuliers du régime indonésien ont fait en sorte que les recettes n'ont pas atteint leur maximum. /// Durante algunos años Indonesia ha venido utilizando un sistema muy complejo de tipos de cambio múltiples. Este trabajo describe la evolución del sistema y los instrumentos básicos empleados, y también intenta valorar esa experiencia. El caso de Indonesia no sustenta los argumentos que frecuentemente se aducen para utilizar tipos de cambio múltiples en los países de producción primaria, o sea, que tales tipos pueden constituir un método mejor que la mera devaluación para hacer frente a los problemas de la balanza de pagos, y que sirven también como un medio para movilizar los máximos recursos fiscales antiinflacionarios. En Indonesia, el empleo del sistema de tipos de cambio múltiples determinó tipos de cambio sobrevaluados para las exportaciones e importaciones. Como resultado, la producción destinada a la exportación fue afectada adversamente y una cantidad considerable de divisas se desvió hacia el mercado negro; además, no pudo aprovecharse el pleno potencial tributario de los sectores de exportación e importación. Esta experiencia se atribuye a tres motivos: (1) varios de los supuestos fundamentales que sirven de base a los argumentos a favor de los tipos de cambio múltiples--a saber, la elasticidad relativamente baja de la oferta interna y de la demanda mundial para las exportaciones--no se dan en el caso de Indonesia; (2) ha habido un cambio estructural en la economía, el cual ha traído como consecuencia que se haya confiado más en los controles directos y en la participación directa del Estado en la producción y en el comercio, limitándose la acción del mecanismo de los precios; y (3) ciertos aspectos específicos del sistema utilizado en Indonesia retardaron su utilidad como medio para obtener los máximos ingresos tributarios.