L’effet de l’endettement en devises sur la performance de l’entreprise

(VF) Cet article étudie la relation entre l'utilisation de la dette libellée en devises étrangères et la performance de l'entreprise pour un échantillon de grandes entreprises françaises, non financières sur la période allant de 2005 à 2012. Cette période est décomposée en trois sous -périodes : avant, pendant et après la crise financière de 2008. L’endettement en devises étant à la fois une source de financement et un moyen de couverture, son effet sur la valeur de l’entreprise est analysé en utilisant des arguments de la théorie de la structure du capital et de la théorie de la couverture. Nos principaux résultats montrent que l’endettement en devises, a un effet significatif sur la performance de l’entreprise mesurée par le Q de Tobin. Cet effet est positif en dehors de la période de crise et il est négatif pendant celle-ci. La relation positive constatée avant et après la crise est conforme aux prédictions des théories de la structure du capital et de la couverture qui expliquent la propension de l’endettement et de la dette en devises à créer de la valeur actionnariale. Pendant la crise, du fait de la forte volatilité des monnaies, l’endettement en devises apparaît comme une source de risque supplémentaire et détériore la performance.(VA) This paper investigates the impact of foreign currency debt on firm performance for a sample of non financial French firms studied over the period 2005 to 2012. This period is broken down into three sub-periods: before, during and after the crisis. As foreign currency debt is both a financing and hedging instrument against foreign exchange risk, the impact of foreign currency debt on firm performance is analyzed using arguments from capital structure theory and optimal hedging theory. Our main results show that before and after the financial crisis of 2008, foreign debt positively affects the firm performance proxied by Tobin Q. It negatively affects performance during the crisis. The positive relationship found before the crisis is in line with predictions of capital structure and optimal hedging theories that explain foreign currency debt propensity to create value. Due to the high volatility of the currencies, foreign currency denominated debt seems to add risk and deteriorate value during the crisis.