Agriculture urbaine et péri-urbaine, pauvreté, sécurité alimentaire et environnement dans les pays en développement : une revue exploratoire des méthodologies et des impacts

Face à la forte pression de l’urbanisation, 800 millions de citadins dans le monde pratiquent l’agriculture urbaine et péri-urbaine. Mais avec les effets du changement climatique et la concurrence entre les produits ruraux et urbains, les ménages urbains, surtout les plus pauvres, ont du mal à s’adapter. Il s’en suit donc la question du potentiel de l’agriculture urbaine et péri-urbaine à créer de la résilience face à la pauvreté, à l’insécurité alimentaire et aux défis environnementaux dans les pays en développement. À partir d’une synthèse de 35 rapports et articles publiés entre 1980 et 2019, ce document établit une revue des méthodologies utilisées pour évaluer les effets de cette activité agricole ainsi que des résultats obtenus. Bien que la littérature soit encore assez descriptive, plusieurs catégories d’approches empiriques se distinguent. En effet, tandis que les impacts sur la pauvreté sont évalués en comparant les marges de commerce aux seuils de pauvreté ou aux salaires minimums, ceux sur la sécurité alimentaire sont obtenus par le biais de modèles linéaires, probabilistes ou d’équations simultanées. Finalement, les effets sur l’environnement sont évalués en comparant des indicateurs d’efficience et de risque sur la santé aux standards de l’OMS. Il ressort que l’agriculture urbaine crée certes un emploi pour chaque tranche de 50 à 100 individus, mais qu’il est généralement saisonnier, et que l’accès au marché demeure une contrainte importante pour les agriculteurs.