L'agriculture soviétique d'aujourd'hui : une analyse des problèmes actuels et des priorités retenues, plus particulièrement en ce qui concerne l'élevage

[fre] Le présent document a été rédigé avant que soit connu le résultat désastreux de la récolte de 1975. Le document tend à démontrer que les priorités actuelles en faveur de l'agriculture et l'accent mis sur le développement accéléré des productions animales pour améliorer radicalement le sort des consommateurs, s'avèrent excessivement coûteuses, ceci à la fois en termes d'allocation des ressources internes et en termes de prélèvement des devises nécessaires au financement des importations de produits pour l'alimentation animale. En dépit d'une mise en œuvre croissante de nouvelles formes d'organisation, la croissance agricole - déjà affectée par de sérieuses contraintes climatiques - se voit entravée par le maintien de nombreuses pratiques qui augmentent les coûts et restreignent la productivité. Une nouvelle orientation politique axée vers les biens de consommation non agricoles pourrait, à meilleur compte, constituer une solution de rechange à l'amélioration poussée du régime alimentaire. Si cette hypothèse se réalisait, il pourrait en résulter un retour à la position d'exportatrice nette de céréales occupée par l'URSS durant la décennie 1960-70. . Les résultats de la récolte en 1975 ne peuvent que renforcer les arguments avancés dans le pré:ent document. Les Directives pour le 10me Plan quinquennal 1976-1980, publiées récemment, font ressortir des objectifs de croissance des productions animales, plus modestes que ceux retenus pour la période 1971-75. Cependant, ceci représente selon l'hypothèse la plus probable, plutôt qu'une modification des politiques actuelles, une simple adaptation temporaire imposée par les abattages forcés faisant suite à la récolte de 1975. Toutefois, cette évaluât' on préliminaire reste à vérifier, en particulier au vu des décisions prises lors du 25eme congrès du Parti communiste en février 1976. [eng] Summary and note on latest developments - The following paper was written before the news of the disastrous 1975 harvest became known. The paper argues that present priorities towards agriculture, with their emphasis on accelerated development of livestock products as a major element in improving the lot of consumers, are excessively costly in terms of both domestic resource allocation and foreign exchange pre-empted for feed imports. Desp'te the increasingly widespread introduction of new organisational reforms, many cost enhancing and productivity restrincting practices remain to hinder agricultural growth - which is already subject to severe climatic constraints. A policy switch in favour of non-agricultural consumption goods could provide a cheaper alternative to further dietary improvements. If this comes about, a possible outcome could be a reversion to the net grain exporting position held by the Soviet Union in the 1960s. . The 1975 harvest result can only reinforce the arguments presented in the paper. The recently published Directives for the 10th five-year plan to 1980 indeed show more modest livestock output growth targets than those retained for 1971-75. Most probably, however, this represents a temporary adjustment to circumstances in face of heavy emergency slaughter of animals in the aftermath of the 1975 harvest, rather than a change in present policies - but this initial assessment remains to be tested in the light of the decisions made at the 25th Congress of the CPSU in February this year.