Ages et revenus de retraite

[fre] Âges et revenus de retraite par Bruno DURIEUX et Claude SE1BEL . De nombreux débats se sont déroulés récemment sur la question de l'âge de la retraite. D'une part les moyens permettant d'abaisser effectivement cet âge ont été examinés. On s'est interrogé d'autre part sur les conséquences économiques générales d'un tel abaissement. Ces problèmes sont fort complexes et il ne peut être question d'y répondre dans le cadre d'une étude purement statistique. Il est néanmoins possible de tenter d'éclairer ce débat en constituant un dossier rassemblant les principales données actuellement disponibles et nécessaires pour apprécier la portée de telles mesures. . Dans tous les pays européens la proportion de la population âgée de plus de 60 ans a tendu à augmenter. Ainsi en France, elle est passée en un siècle de 12 % à 18 %, et devrait se stabiliser vers ce chiffre d'ici l'an 2000. Par ailleurs, la population âgée représente une part non négligeable des actifs (10 % des actifs en 1968). Mais une modification de l'âge de la retraite ne concernerait directement que les salariés; or, parmi les actifs de plus de 60 ans, les non-salariés sont aussi nombreux que les salariés. La retraite apparaît comme une forme de redistribution des ressources des actifs vers les inactifs, la solidarité collective se substituant peu à peu à l'ancienne solidarité familiale entre les générations. . Divers mécanismes incitent les salariés à bloquer à 65 ans leur départ en retraite, en particulier le désir de bénéficier du taux maximum de pension (porté à 50 % en 1975). Mais certains régimes particuliers permettent un départ anticipé et éventuellement la reprise d'une autre activité, et le nombre de ceux qui utilisent ces dispositions est déjà une indication sur les choix possibles qui résulteraient d'une modification de la réglementation actuelle. . Il n'est pas possible de chiffrer d'ores et déjà les conséquences d'éventuelles mesures. Des hypothèses bien particulières et donc arbitraires ont été retenues : l'une maximale (et donc irréaliste), cumule les évolutions les plus défavorables du point de vue de la croissance, l'autre, moyenne et plus vraisemblable, suppose certaines compensations dans l'utilisation de la main-d'œuvre et des équipements, à la lumière de l'expérience passée où de telles comparaisons ont pu jouer. On a ensuite estimé les écarts par rapport aux prévisions du Plan, résultant de ces deux jeux d'hypothèses. . Des ordres de grandeurs des conséquences sur les taux d'activité et les niveaux de production résultent de cette « simulation ». Il semble que les effets directs sur la production seraient moins importants que les conséquences de la redistribution et des transferts entre revenus directs et indirects. Ce serait donc plutôt sur ce dernier point qu'il serait nécessaire de prolonger la réflexion. [eng] Age and pension incomes by Bruno DURIEUX and Claude SEIBEL . Numerous discussions took place recently regarding retirement age subject. On the one hand, means allowing shortening activity age have been examined. On the other hand, general economic consequences deriving from such shortening have been examined. These problems are most complex and there is no question of solving them within the framework of a mere statistical survey. It is nevertheless possible intending to throw a light on the discussion by setting up a record of the main data available at the present time required to estimate the consequences of such measures. . In all European countries, the ratio of population over 60 years of age has been incline to increase. Thus, in France, it passed from 12 % to 18 % and should stabilize towards the latter figure within 2000. Moreover, old people represents a non-negligible proportion of economically active population (10% of occupied persons In 1968). Still, a change in retirement age would only affect wage-earners : therefore, among economically active population over 60 years, non-occupied population is as numerous as gainful population. Retirement thus appears in the form of redistribution of economically active population's ressources to unoccupied population collective fellowship taking gradually the place of early family fellowship between generations. Various mechanisms instigate wage-earners to retire at 65 years of age, particularly the desire of enjoying retirement's maximum rate (50% in 1975). But certain peculiar systems allow a retirement before the date, and possibly taking up another occupation, and the number of people who make use of these arrangements points out so far possible choices which would result from a variation in the present regulation. . It is impossible to calculate now and henceforth the consequences of eventual measures. Very peculiar assumptions, hence arbitrary, have been secured : the first one, maximal (and therefore impracticable) cumulates the most unfavourable evolutions from the point of view of growth, the second one, medium and more likely, assumes certain compensations in labour and equipments utilization, in the light of past experience when such comparisons might have worked out. After which the deviations in relation to the Plan's forecasts, resulting from both sets of assumptions, were appraised. . Orders of magnitudes of the consequences on activity rates and production levels result from this « simulation ». It appears that direct effects on production would be less important than redistribution and transfers consequences between direct and indirect incomes. It should then rather be necessary to linger upon this last point. [spa] Edad e ingresos de jubilación por Bruno DURIEUX y Claude SEIBEL . Numerosos debates se iniciaron recientemente con respecto a la cuestión de la edad para la jubilación. Por una parte se examinaron los medios que permiten reducir efectivamente el tiempo de vida activa. Por otra parte, fué planteado el problema de las consecuencias económicas générales en relación con tal reducción. Estos problemas son sumamente complejos y no es factible resolverlos dentro del marco de un estudio meramente estadístico. Es factible, no obstante, intentar dilucidar el asunto constituyendo un legajo que reuna los datos principales disponibles en la actualidad y que son imprescindibles para justipreciar el alcance de taies medidas.. En cada uno de los países europeos, la proporción de la población que pasa de los sesenta anos tiene propension a incrementarse. Así pues, en Francia, en un siglo la antecitada población ha pasado de un 12 % a un 18 %, y debiere de estabilizarse en esta ultima cifra de aqui al ano 2000, Por otra parte, la población de edad constituyeuna parte no despreciable de la población económicamente activa (un 10% de los activos en 1968). Mas el modificar la edad de la jubilación no afectarla más que a los asalariados; pues bien, entre la población economicamente activa que pasa de los sesenta anos, son tan numerosos los que no son asalariados como los que lo son. La jubilación se presenta como una forma de redistribución del caudal de los activos a los inactivos ya que la solidaridad colectiva se va substituyendo poco a poco a la solidaridad familiar de antano. Diversos mecanismos estimulan a los asalariados para que se jubilen a los sesenta y cinco anos, y particularmente el deseo de beneficiarse del máximo coeficiente de jubilación (el cual se elevará a un 50% en 1975). . Mas algunos regimenes particulares permiten disfrutar una jubilación anticipada y casualmete el desempenar otra actividad, y el número de los que se avienen a estas disposiciones constituye de por si una indicación relativa a los posibles escogimientos que resultarlan de un cambio en la reglamentación vigente. . No es factible el cifrar desde ahora las consecuencias de medidas casuales. Se retuvieron dos hipotésis muy particulares y por lo tanto arbitrarias : la una, maxima (y por consiguiente que carece de objetividad) cumula las evoluciones las más desfavorables desde el punto de vista del crecimiento; la otra, mediana y más verosímil, presupone unas cuantas compensaciones en la utilizacion de la población activa y de los equipamientos, a la luz de la experiencia pasada en la cual semejantes equiparaciones pudieron establecerse. Luego se estimaron las variaciones con relación a las previsiones del Plan, las que resultaron de estas dos combinaciones de hipotésis. . Magnitudes de las consecuencias sobre los coeficientes de actividad y los niveles de producción se desprenden de esta « simulación ». Parece ser que los efectos directos sobre la producción tendrian una importancia menor que las consecuencias de la redistribución y de las transferencias entre ingresos directos e indirectos. Por lo tanto, convendría considerar detenidamente este ultimo punto.