Synthèse ricardienne, illusion keynésienne ? Un commentaire

[fre] Ce commentaire part d'une discussion générale du projet de « synthèse ricar- dienne » dans lequel s'inscrit la contribution de H.D. Kurz. Deux points sont soulevés quant à la viabilité de ce projet : . (i) Le premier concerne le rôle accordé par Keynes aux déterminants financiers de l'investissement, i.e. le taux d'intérêt « monétaire » et le cours des titres, dans la construction des équilibres de sous-emploi comme situations « normales ». Cela rend problématique la fusion avec une analyse classique tout entière tournée vers l'analyse du capital « réel », et pour laquelle l'investissement est contraint par l'épargne préalable des profits. . (ii) Au-delà, le refus explicite par Keynes, dès 1931-32, de toute idée d'état naturel rend problématique toute tentative d'établir la convergence du court terme keynésien vers un long terme de type classique. . (iii) On s'efforce ensuite de montrer que le modèle de taux d'utilisation proposé par Kurz n'échappe pas à certaines difficultés liées à cette solution de continuité. Ainsi de la construction de la relation entre taux d'accumulation et taux d'utilisation, et de son interprétation comme fonction d'investissement. [eng] This comment starts from a general discussion of the conceptual viability of the project of "ricardian synthesis" to which belongs professor Kurz's model of capital rate of utilization. Emphasis is made on two points : . (i) The first one is the outstanding role played by financial factors, namely the "monetary" interest rate and the price of financial assets in the determination of investment, and thus in the construction of under-employment équilibra, conceived as "normal" situations. This allows to question the possibility of any analytical fusion with a classical theory devoted to the analysis of real capital, and which sees investment as constrained by the prior saving of profit earnings. . (ii) Furthermore, the explicit denial by Keynes, after 1931-1932, of any idea of "natural" state or "natural" values makes highly questionable the possibility of making Keynesian short term states converge towards classical long term states. . (iii) On this basis, the comment then examines some specific questions emerging from H.D. Kurz's model of capital utilization, such as the construction of an investment function, and its utilization for determining the current rate of utilization.